En mars 2022, nous obtenons la résidence permanente pour l’Ontario! Quelle belle victoire après tant d’investissement de temps et … d’argent 😀 !! (J’ai écrit un article détaillé sur la procédure d’entrée express: tout quitter à 40 ans passés et avec des enfants).
Nous étions tellement heureux! Nous nous imaginions enfin à Toronto après toute cette attente, à parler anglais et voir nos enfants devenir bilingues…
L’immigration: d’une victoire à la désillusion
Bon, ça c’était sans compter sur la réalité du terrain! La réalité, c’est qu’une résidence permanente ne donne pas de travail, elle vous donne simplement le droit de vivre dans le pays!
Il fallait donc maintenant trouver un travail au plus vite… Nous étions au mois de mars, et la fin de l’année approchait à grands pas… Nous nous étions fixés jusqu’à la fin mai pour trouver un emploi, au delà, cela rendait toute l’organisation des écoles et du logement, compliquée!
La date butoir approchait et… toujours aucun emploi à l’horizon… Pour moi le problème était réglé, dans l’enseignement, ils ne recrutent pas à l’étranger sauf dans de très rare cas.
Nous voilà donc arrivés début mai. C’est un peu dépités, si près du but, que nous avons pris la décision de mettre le Canada entre parenthèse pour cette année.
Nous nous posions beaucoup de questions par rapport aux enfants (6e et 3e à l’époque), car reporter d’un an allait aussi avoir des conséquences sur le lycée, le bac… Pour notre fils aîné, aller à l’école lui était déjà pénible, alors rajouter la contrainte d’un déménagement à l’autre bout du monde…
Bref… beaucoup de nuits blanches…
Le saviez-vous?
Lorsque l'on obtient la résidence permanente (RP), on reçoit un document appelé Confirmation de Résidence Permanente (CRP). Il faut ensuite se rendre à un poste frontière au Canada, aéroport ou douane et présenter le CRP ainsi que le passeport. C’est ainsi que vous pourrez valider votre nouveau statut et obtenir votre carte de résident permanent. La RP est valable 5 ans.
Tout quitter..."Rien n'est impossible à qui veut vraiment"
C’est en plein questionnement sur notre avenir en Ontario que le destin décida pour nous d’un tout autre projet!
Quelques semaines plus tard, mon mari apprenait qu’un poste était créé à Montréal, dans son entreprise!! (Donc au Québec! Ça va la géographie, tu me suis?? 😉 )
Après plusieurs années de tentatives où aucune place ne se libérait, il y avait enfin un espoir… au Québec donc, province francophone et non en Ontario(ce petit détail aura une grande incidence sur la suite du processus)…. Le destin se jouait un peu de nous, mais nous offrait enfin le sésame tant attendu!!
Nous étions maintenant rendu fin mai quand officiellement nous avons eu la proposition d’embauche. Je pense que nous avons dû y réfléchir au moins 2 minutes pour la forme 😀
Nous n’avions jamais envisagé le Québec car nous voulions une province anglophone. Cependant, c’était vraiment l’occasion d’une vie, il fallait tenter, maintenant ou jamais, à 40 ans passés… de vivre en famille notre aventure tant espérée.
L’euphorie redescendue, il fallait maintenant l’annoncer à tout le monde¨! La réaction que nous redoutions le plus était bien sûr celle des enfants.
L’annonce à nos familles et amis a été dans l’ensemble bien acceptée. Il y a bien sûr eu l’éternel questionnement sur ce qu’il y avait de plus au Canada par rapport à la France et la Suisse où mon mari travaillait, mais notre volonté d’expatriation n’a jamais été un mystère pendant toutes ces années. Je pense qu’au final, beaucoup de gens n’ont pas été surpris. En revanche, l’annoncer aux enfants serait sûrement moins facile…
L'annonce aux enfants
Retour sur la première étape: les enfants étaient ravis de ne pas partir en Ontario… Mon fils(14 ans)n’aimait pas l’anglais, ce qui pour la prof d’anglais que je suis, est un peu dur à accepter 😭 .Ma fille (11 ans) était partagée, car elle appréciait quand même l’opportunité de devenir bilingue (merci aux séries américaines sur Netflix 😉 ). Dans leur tête, le projet était complètement aux oubliettes et ils en étaient ravis!
Un peu angoissés de leur réaction, nous avons donc décidé d’attendre le 2e entretien d’embauche pour leur parler de Montréal car nous savions que la température baisserait instantanément de 10 degrés dans la pièce et que la nouvelle ne serait pas bien acceptée…
Je me souviens parfaitement du moment où on leur a annoncé la nouvelle!! Nous étions très loin des reportages de la télévision, dans lesquels des gens recommencent leur vie à l’étranger et toute la famille est heureuse du départ et se prend dans les bras… 😥
C’était un vendredi soir, nous leur avons expliqué que le 2e entretien s’était très bien passé et que nous avions de grandes chances d’aller vivre à Montréal… Nous n’avions encore pas de certitudes à ce stade, mais nous avons préféré faire une approche en douceur, plutôt que de leur annoncer le départ de but en blanc.
Vous partez, mais pas nous!
Commentaire du tac au tac des deux enfants en même temps: très bien, vous partez, mais pas nous! Hors de question!!
Bon… la tâche s’annonçait un peu plus ardue que prévu car cette fois-ci, même notre fille était catégoriquement contre. Le Québec était français, elle ne voyait pas l’intérêt. Notre fils, lui, campait toujours sur ses positions depuis l’Ontario: NON!
Notre mission du weekend: convaincre les enfants! Cela devait être rapide, pour pouvoir lancer la machine expatriation car nous avions besoin de l’adhésion de toute la famille pour mener ce projet à bien!
Il fallait donc trouver des arguments, beaucoup d’arguments en faveur de Montréal! Qu’est-ce que cette nouvelle vie allait leur apporter, en quoi tout quitter en tant qu’ado leur serait bénéfique, en quoi être un ado à Montréal serait cool?… 🙃
Nous avons commencé “l’opération Canada” par des reportages sur des gens qui ont tout quitté pour vivre au Canada. On y voit des enfants épanouis dans une école dans laquelle ils font beaucoup de sport, respectueux les uns des autres, avec moins d’heures de cours, des casiers à l’américaine… (tellement loin de la réalité en fait! Ça mériterait un article!) Mais bon, à ce stade, tout était bon à prendre 🤣.
On a vu également qu’à Montréal, il y avait une grande liberté vestimentaire, cool pour des ados hein?¨¨¨¨¨¨¨!
Le taux de délinquance est relativement bas, donc une plus grande liberté de sorties pour un ado, sans avoir sa mère sans cesse sur le dos.
Il y a évidemment, comme dans toute grande ville, de nombreux endroits où sortir entre amis et des transports en commun, donc pas besoin de dépendre de ses parents.
Tout le weekend, nous avons mis le Québec en avant: moins d’heures de cours, moins de devoirs, les grands espaces, le camping avec les chamallows grillés, le hockey, tous les sports à l’américaine, la proximité avec les États-Unis, un hiver XXL, les animaux…
Nous avons tenté d’aller à peu près sur tous les terrains! 😀
Le dimanche soir, en rentrant de notre plage préférée au bord du lac Léman, les enfants commençaient à changer d’avis! Finalement, nous n’avons pas mis si longtemps à les convaincre. Ils ont vite compris que c’était une vraie opportunité de pouvoir découvrir un nouveau pays à leur âge. Nous avons eu de la chance car l’adolescence n’est pas forcément la période pas plus simple pour un tel changement.
Bon, maintenant, un an après, avec le recul, je m’aperçois que beaucoup de clichés que nous avons utilisé pour convaincre les enfants, souvent ancrés dans l’inconscient collectif ou véhiculés par les médias sont en fait faux ou partiellement justes.
l'heure du bilan sur notre vie au Canada
Malgré quelques difficultés rencontrées (ben oui! immigrer avec des ados engendre son lot de soucis 😉 ), nous ne regrettons absolument pas notre choix!!
Notre vie au quotidien est très différente pour nous tous. Nous avons trouvé le vrai dépaysement que nous étions venus chercher et un nouvel équilibre. Beaucoup plus d’autonomie pour les enfants, y compris à l’école, plus de temps pour profiter de la vie avec les avantages de ville tout en étant très vite dans la nature. Jamais le temps de s’ennuyer!! 😄 Article sur notre bilan à venir 😉
Viviane et Michel
novembre 6, 2023Vous avez bien fait de tenter l’aventure avec des Ados qui ne devraient pas le regretter.
Anonyme
novembre 5, 2023Que d’aventures! Pas simple lorsqu’il faut convaincre des ados, mais une belle opportunité pour eux.
Eve
novembre 5, 2023C’était courageux 👍🏻. Belle aventure